Exceptionnel

Article de l'Écho du Pas-de-Calais
de septembre 2022

Il évoque notamment le Tour de France réalisé du 21 juin au 23 juilet 2022 par notre président Marc Fabryczny.






Tour de France Cyclotouristique

Périple de 5 115 km réalisé du 27 mai 2002 au 08 juillet 2002
par Jean-Claude BAILLARD, Jacques BERRY et Jean-Pierre POUILLY


Cliquez  ICI  pour obtenir le récit de ce périple rédigé par Jacques BERRY





Strasbourg - Perpignan


Récit de notre sixième Diagonale de France, 
parcourue par Denis Briez et Francis Gest

du 1er juin 2000 (départ 5 h) au 4 juin (arrivée 10H30).


Quand on « attaque » sa 6ème Diagonale, sans en avoir jamais raté une seule, on est plutôt serein. On se dit qu’on a acquis un savoir-faire et une méthode qui semblent infaillibles. Et quand, la veille du départ, la météo annonce plutôt du beau temps, on est persuadé que si un ennui mécanique grave ne vient pas gâcher la fête, alors la réussite (dans les 78 heures qui nous sont imparties) est acquise.

Certes, pour la plupart des gens, ce pari tout à fait personnel est une idée saugrenue et sans intérêt, peut-être même un acte débile.

On nous demande souvent : « qu’est-ce que vous gagnez ? ». En revanche, pour la plupart des cyclos qui ont une expérience de la grande distance, cela parait dingue, 300 km par jour pendant 3 ou 4 jours, cela semble impossible à réaliser. Beaucoup de cyclos croient qu’ils en seraient incapables ; ils n’ont pas raison.



Nous, nous sommes de cyclos comme les autres, nous aimons le vélo passionnément et avons une forte motivation pour relever ce type de défi.

Nous avons mis en place progressivement une stratégie globale tant un niveau de la préparation que de la réalisation.

La perspective de réaliser une diagonale nécessite une préparation importante : notre compteur totalise 5000 km depuis le début de l’année. La bonne progression, c’est l’allongement des distances qui nous amène à réaliser un 200 km suivi le lendemain d’un 100 km, puis un 300 km suivi là encore d’un 100 km, pour confirmer que la récupération est suffisante.

Les abondantes chutes de pluie du mois de mai n’ont pas facilité notre entraînement et Denis n’a pas pu conclure le 300 (Calais, Lille, Hardelot, Calais), car il a cassé sa roue arrière à Pihem (près d'Helfaut).

Comme d’habitude, notre matériel est vérifié par Philippe Delarace, notre vélociste préféré. Nous mettons des pneus et des câbles neufs, deux sacoches à l’arrière, une au guidon, et c’est parti.

Mercredi 31 mai

Francis Plaisant nous accompagne à Strasbourg. Il ramènera la voiture de Denis à Calais le lendemain. Ce n’est pas la première fois qu’il nous aide pour nos déplacements, nous le remercions vivement.


Jeudi 1er juin

Nous quittons le commissariat de police de Strasbourg à 5 h du matin. Cette ville est un paradis pour les cyclistes. Partout des aménagements spécifiques sont prévus pour les vélos, qui, de ce fait, sont très nombreux.

Nous trouvons facilement cette superbe piste cyclable qui longe le canal Rhin-Rhône, sur près de 30 kilomètres. C’est particulièrement agréable de pouvoir sortir d’une grande agglomération aussi facilement et avec autant de calme. A notre passage, nous dérangeons des lapins, des oiseaux, et même des poissons qui bondissent au-dessus de l’eau.

C’est en sortant de cette piste que nous découvrons de très belles maisons et « la ligne bleue des Vosges » qui se dresse à notre droite. Dans cette plaine d’Alsace, le relief est plat, mais un petit vent de face commence à se lever. De plus en plus soutenu, il a de quoi nous inquiéter !

Nous gagnons la Franche Comté et accompagnons le Doubs jusqu’à Dôle après avoir traversé Belfort et Besançon.

Nous sommes dans les temps en arrivant au Formule 1 de Dôle vers 22 heures. Le vent qui a à peine faibli dans la soirée, nous a déjà bien fatigués.

Vendredi 2 juin

 Toujours soucieux de respecter une « vie biologie » la plus « normale » possible, nous repartons à 5 heures du matin. 

Après un sommeil de 5 heures, c’est la forme. En cette saison, les nuits sont courtes et le soleil se lève vers 5H30. Je suis content de relever ma dynamo qui me freine quand même un peu.

Le vent du Sud est toujours là ; il est faible, mais ça ne durera pas.

Nous quittons enfin la N73 à Pourlans. Denis qui a, comme à son habitude, magistralement tracé notre itinéraire, n’a pas réussi à éviter cette nationale que nous avons emprunté depuis Cernay (N83 , puis N73) sur 200 km.

Certes, ce type de chaussée a ses avantages : on ne cherche pas la route, le revêtement est bon et le rendement est le meilleur possible, mais il a aussi des inconvénients : le plus important est la pollution sonore, le bruit des moteurs est infernal et « prend la tête ».

Heureusement, les jours fériés, il n’y a pas de camions et relativement peu de voitures. Mais sur certains tronçons, comme cette quatre voies à la sortie de Besançon, la densité du trafic et la vitesse des véhicules sont des éléments plutôt stressants. Il faut bien tenir le guidon et être sans cesse attentifs à notre trajectoire, une tension nerveuse qui participe à l’accumulation de la fatigue.

Avec ses paisibles routes départementales, nous entrons dans la Bresse, sur un itinéraire que nous avions déjà parcouru lors de notre « Dunkerque – Menton » avec Jean-François Guilbert et Maurice Poiret.

Comme en 1998, à Bourg en Bresse,  vers 11 heures, nos faisons une petite pause boisson-frites au Mac Do. Parce que c’est facile et rapide, l’écolo que je suis pénètre dans ce temple de la « malbouffe ».

Le vent du Sud souffle fort. Il nous freine, nous fatigue, nous dessèche. Nous avons 30 minutes de retard sur notre plan de route.

On sent que ça tourne mal. Il n’y a pas une minutes à perdre, mais nous sommes convaincus qu’il ne faut pas forcer le rythme sur le vélo « pour ne pas tout casser ».

C’est sur les arrêts que nous tentons de reprendre un peu de temps.

Une heure plus tard, comme en 1998, nous prendrons notre repas (fort médiocre), dans la même brasserie de Chalamont.
L’après-midi, notre situation va se dégrader sensiblement. Le vent du Sud d’environ 40 km/h nous freine et nous assoiffe. Très vite, l’eau des bidons est chaude et imbuvable et nous devons nous arrêter toutes les deux heures pour souffler un peu et surtout, pour nous réhydrater.
Après un repas réparateur, il est 21H30 quand nous quittons Beaurepaire, avec alors 5 heures de retard sur notre programme. Ayant prévu une moyenne de 20 km/h, arrêts compris, nous comptons 15 heures pour parcourir 300 km auxquelles s’ajoutent 2 heures pour les repas de midi et du soir.
Nous ne tenons pas cette « moyenne » et l’imprévu s’installe. Il va falloir gérer le temps différemment.

Samedi 3 juin

 Heureusement la serveuse du restaurant de Beaurepaire a trouvé mon numéro de téléphone portable dans la pochette que Denis a oublié sur la table, et qu’elle m’a appelé tout de suite pour me le signaler. Elle contenait, outre l’argent du voyage, ses papiers et sa carte bleue indispensable pour les Formules 1. 

Denis redescend à Beaurepaire et ajoute 10 km à son score, pendant que je me repose dans un champs d’arbres fruitiers.

Pas de chance : à Romans, le Formule 1 est complet, et comme l’hôtel que nous avons réservé à Saulce Les Tourettes (10 km avant Montélimar) est encore à 70 km, nous décidons de nous allonger dans un champ de pommiers.

Denis y dormira une heure, moi pas, les pesticides m’empêchant de respirer. Ce petit repos nous permet cependant de repartir et de gagner l’hôtel F1 de Saulce vers 6 heures du matin, pour y prendre une douche et dormir deux heures.

La nationale 7 n’est pas désagréable, le bas-côté est large et bien asphalté ; nous y roulons en sécurité, quand vers 10 heures, le klaxon d’une Renault s’acharne sur nous. Quel « zheureux zhasard », ce sont Eugène et Régine Desfossez, grands amis du C C Calais qui partent en vacances en Corse ! La vue de nos maillots C.C.Calais les a réjouis. La rencontre est brève, mais très chaleureuse.

Le vent est toujours le même, mais la chaleur est plus intense. Provence oblige !

Toute la journée sera une course à l’oasis. Chaque fois que l’on trouve des boissons fraîches (station service, épicerie, café) on s’arrête pour déguster ici des Coca Cola, là de l’eau pétillante. (Vals, Badoit) .

Après Bagnols-sur-Cèze, c’est un désert de 30 km que nous devons traverser pour gagner Uzès, ville charnière de notre diagonale. Rien à boire, un vent fou, beaucoup de côtes, et une grosse chaleur nous amènent  avec 7 heures de retard au bord de l’abandon.

Un peu de repos et quelques Cocas permettront à Denis de se décider à repartir.

Cette fin de journée nous procure un peu de fraîcheur et les forêts de chênes verts nous deviennent plus sympathiques.

Avant Sommières, ce sont des taureaux échappés dans la rue qui nous bloqueront une vingtaine de minutes ! Ils sont fous ces sudistes !


Dimanche 4 juin :
Il est une heure du matin à la sortie de Sète, lorsque nous décidons de dormir un peu dans les dunes. Épuises, nous oublions de mettre la montre à sonner. Heureusement, je me réveille deux heures plus tard, car il nous reste 9 heures pour parcourir 135 km !
Mais même les vélos avaient besoin de repos. Ils n’ont pas bougé pendant la nuit. Au réveil, nous retrouvons les cadres couverts de petits escargots !
Il n’y a plus une seconde à perdre, mais enfin la chance est avec nous. Le temps a changé : le magnifique ciel étoilé a laissé place aux nuages. C’est un signe : le vent a tourné. Nous l’avons de côté jusqu’à Béziers, puis il sera enfin favorable pour finir notre périple.
Dernier contrôle à Sigean et envoi de la carte postale "réglementaire" attestant notre passage.
Pénétrer dans Perpignan n’est pas une mince affaire. Nous arrivons par la départementale 627 qui longe la côte, mais après Port Barcarès, il y a plusieurs petits villages à traverser et les directions sont très mal indiquées. Tout est toujours fait pour envoyer les gens sur l’autoroute !
Heureusement nous avons rencontré sur notre route Georges, qui fait seul sa randonnée dominicale. C’est un gars du coin. Il nous reste 1H45 pour parcourir les 30 kilomètres qui nous séparent de l’arrivée. Conscients que ce n’est pas gagné, car il y a des déviations à cause des travaux, il nous guide jusqu’au commissariat de Perpignan où nous obtenons le dernier tampon à 10H30 . Ouf ! Merci Georges !
Merci aussi à Jean-Claude Baillard, un ami du C.C.Calais en vacances dans le coin. Il nous attend depuis 7 heures du matin avec des vêtements et surtout les housses qui nous permettront de monter dans le TGV de 11H30. En démontant les roues et les pédales tout le vélo rentre dans la housse qui ne dépasse pas le format maximum exigé par la sncf. Entre deux petits sommes, nous savourons notre réussite.
Les diagonales les plus courtes ne sont pas les plus faciles !

Récit Francis Gest






Les noces de palissandre de Fernande et Alphonse Boulanger

C'est un événement exceptionnel qu'il faut faire figurer dans notre blog. Alphonse a été longtemps membre du CCCalais.



Article paru dans Nord Littoral le dimanche 10 septembre 2017





ALLEZ

Randonnée cyclotouriste

du 06 au 12 juillet 2014

 de Marc Fabryczny et Dominique Leroux

A deux, c'est mieux

Depuis fin janvier 2014, je savais que Dominique avait prévu de se joindre à cette randonnée. Nous étions deux !
J'étais décidé à partir, même seul. Mais à deux, ça rassure !
Les galères éventuelles, ça rassure !
Laurence, ma femme ça la rassure aussi ainsi que tous les amis !

Un projet préparé

La préparation, c'est déjà un pied dans l'aventure, c'est le rêve dans la tête.

L'itinéraire

Il se résumait à quelques mots pour former un triangle : Calais, Reims, Rouen, Calais.
Dans un premier temps, les cartes routières, les sites internet m'ont permis de définir un itinéraire, oh combien important, pour éviter les grands axes et trouver un camping journalier, ce qui n'est pas toujours évident dans des endroits moins « touristiques». Dominique, ayant fait son service militaire à La Fère, désirait y faire un pèlerinage.
Voici donc le projet des étapes :
  •   Calais-Liencourt : 102km ;
  •   Liencourt-La Fère : 108km ;
  •   La Fère-Reims-Epernay : 112km ;
  •   Epernay-Acy en Multien : 90km;
  •   Acy-Dangu : 105km ;
  •   Dangu-Yvetôt : 92km ;
  •   Yvetôt-Le Crotoy :113km ;
  •   Le Crotoy-Calais : 99km.
Cela m'a permis de situer des villages ou bourgs inconnus.

Le matériel

J'avais ma randonneuse, un motobécane CT2, achetée en 1981, qui m'avait permis de nombreuses aventures à travers toute la France, en passant par Paris, Rouen, Limoges, Carcassonne, Colmar, Montélimar, Aigues-Mortes, Dax, Die, Vassieux, etc... Je m'étais offert une remorque l'an dernier pour compléter.
On a proposé à Dominique l'acquisition d'une monture vue à la bourse aux vélos du brevet de Coquelles ce qu'il s'est empressé de faire. Je lui prêtais des sacoches devenues inutiles.
Il a fallu lister le matériel à emporter en tenant compte des aléas de la météo et en évitant le superflu (le poids est l'ennemi).

Les tenues

2 tenues de cyclos, pull, jeans, short, 2 t-shirts, 2 slips, slip de bain, 2 paires de chaussettes, sandales, tennis, casquette, cape.

Toilettes

Savon, serviette, shampoing, rasoir, mousse, brosse à dents.

Vélo

Pompe, huile, chambres à air, rustines.

Bouffe

Torchon, liquide vaisselle, éponge, conserve, gaz, popote, huile, vinaigre, poivre, café lyophilisé, miel, barres de céréales, briquet, assiettes, couteau multifonctions.

Divers

Tente, duvet, matelas, chaise trépied, portable, lampe, cartes routières, boussole, radio, PQ, mouchoirs, lunettes de soleil, crème solaire, appareil photo.

Quelques mois avant

A chaque rencontre cyclo avec Dominique, on évoque le projet, on apprend à se connaître.

Quelques jours avant

On y pense, on regarde les prévisions météo.

6 JUILLET : Calais-Liencourt 8h-17h 114km 7h17

Dimanche matin, la météo n'est pas terrible, je pars rejoindre Dominique chez lui avant 8h. Il me propose un café que je refuse car l'envie de partir est trop forte. Au revoir à Annie, je la rassure pour cette première pour son mari.
A 8h devant Match, lieu de rendez-vous du club CCCalais, personne.
Nous sommes prudents aux premiers coups de pédales.
Le froid du matin ou l'émotion : je dois m'arrêter pour un problème digestif après quelques kilomètres.
Le moral n'est pas entamé, nous traversons la forêt de Quercamps puis la pluie se fait de plus en plus pressante.
Dans un bistrot à Lumbres vers 11h, j'initie Dominique au quinté.
Puis nous reprenons la route dans la vallée de l'Aa puis la quittons pour rejoindre Thérouanne où nous finissons par pique-niquer (baguette, rosette, tomate, camembert) dans un abri-bus. Nous apercevons un cyclo-campeur (anglais ?) : nous ne sommes pas les seuls !
La météo est de moins en moins bonne, mais les routes sont belles. Belle galère pour trouver Liencourt, pas toujours de panneaux indicateurs sur les petites routes, personne dans les rues des villages avec cette pluie.

Heureusement, le soleil et le vent sont présents à l'arrivée au camping. Une buvette permet de déguster une bière.
Pour le repas, la salade composée d'Annie, puis cassoulet accompagné d'un vin rouge.

7 JUILLET : Liencourt-La Fère 8h-18h 129km 7h31

Beau temps : le moral est bon. Mais il est toujours difficile de trouver les bonnes routes et quelquefois, il faut se fier à l'avis des autochtones. Nous rencontrons de nombreux cimetières militaires de 14-18, (pratiquement un tous les kilomètres).
Puis je rencontre un problème de serrage pour ma selle qu'on ne pourra résoudre.
A Combles, nous mangeons (baguette, pâté, cornichons, bière, reste de salade de riz et fromage).


Puis nous découvrons la belle ville de Péronne pour y boire un café mais nous devons reprendre la route. Avant Ham, nous voyons des poules à vendre pour 2€ ainsi que des indices qui nous informent qu'on est sur la prochaine ROUTE DU TOUR.
Ces 30 derniers kilomètres sont cependant assez durs.

Nous faisons une pause photo à la caserne de La Fère où Dominique a fait son service militaire.
Au camping municipal de La Fère, nous arrivons après des pèlerins italiens qui font Rome-Canterbury. Le camping nous est offert.
Il ne pleut pas mais le ciel n'annonce rien de bien.
Pour le repas, c'est saucisses, tomates, oignon, fromage de chèvre, pêche plate.
 

8 JUILLET : La Fère-Vandières 10h-18h 97km 6h22

Il a plu toute la nuit et en ce début de matinée. Nous décidons de ne pas passer par Reims, car les banlieues des grandes villes n'ont rien d'intéressant pour les cyclos.
Nous prenons le petit déjeuner sous le kway : café, pain, confiture. Nous visitons La Fère qui est une belle ville où les casernes n'ont plus de militaires.
Nous prenons la route direction Laon mais elle est trop fréquentée. On essaie de dévier par une petite route mais sans succès. Nous traversons Laon sans monter dans la vieille ville puis nous découvrons une belle route, « Monts et Merveilles», où nous nous arrêtons pour pique-niquer dans un abri-bus : pain, fromage, tomate, cornichons.
La route est très vallonnée, nous longeons un lac, Dominique ramasse une balle de golf !!! Nous croisons le Chemin des Dames.

 
Nous  entrons dans la montagne de Reims où un pourcentage impressionnant se découvre dans un village.
Arrivés à Châtillon-sur-Marne, nous apercevons les coteaux, la statue monumentale du pape Urbain II ainsi qu'une publicité pour le champagne Nowack qui m'interpelle : en effet, le nom de jeune fille de ma mère est Nowak.
Au Syndicat d'Initiative, nous demandons le camping le plus proche : une dame très charmante, impressionnée par notre périple, nous propose un camping à Mareuil-le-Port au bord de la Marne ou un autre chez un viticulteur, chez Nowack !!!
Je lui explique ma joie, elle l'appelle pour savoir s'il y a encore de la place et nous y allons après avoir fait quelques achats pour le soir.
Dans Vandières, village viticole, nous découvrons le domaine Nowack. Nous fêtons notre arrivée en « vacances » avec une bière puis après la douche, allons déguster un Nowack. J'en profite pour acheter une bouteille que je

réserve pour mes parents. La joie ne nous quittant pas, nous nous attaquons à l'apéro (assez corsé) puis à un repas bien arrosé (il n'y a pas de demi-mesure). Puis nous découvrons une salle TV et suivons le match Brésil-Allemagne avec une mi-temps baby-foot. Inutile de dire qu'ensuite nous avons bien ronflé.

9 JUILLET : Vandières-Acy en Multien 10h30-19h 90km 5h45

Nous suivons la route vallonnée le long de la Marne.
Mais vers midi, le temps se détraque et une belle drache s'abat sur nous. Nous déjeunons abrités comme on peut d'une bière et d'un sandwich jambon.
Puis à Château-Thierry, patrie de La Fontaine, nous prenons un café en espérant le retour du beau temps qui n'arriva jamais, bien au contraire. De l'eau, de l'eau... Que doit penser Dominique ? Il doit me maudire.
Et là, il me surprend ! On est vraiment complémentaires !
Pas de heurts ! Une bonne entente : quand l'un propose, l'autre accepte. On se répartit les tâches : Dominique, toute la mécanique, moi les parcours et la bouffe. Et on se remonte le moral réciproquement. Il nous arrive même de chanter à tue-tête ! De vrais gamins ! On a dû nous prendre pour des fous ! Des fous chantants ! Des fous roulants !
Nous reprenons la route dans des conditions dantesques, vent dans le nez ! Pour parfaire la galère, crevaison pour Dominique, sous la pluie ! Dominique n'ayant pas préparé sa monture comme il aurait dû, n'a pas de chambre à air adéquate. Heureusement qu'on a rustines et colle !
Puis problème de freinage, toujours pour Dominique ! On tombe sur un gars sympa qui nous dépanne.  Pas le temps d'apprécier le paysage verdoyant, le canal de l'Ourcq.

Arrivée au camping : le propriétaire nous demande si on veut une facture, puis nous indique un prix. Vu la météo, il nous propose de nous installer sur une dalle en béton à l'abri de la pluie : on accroche tout ce qui est mouillé. La douche est chaude, mais la serviette est humide et froide et je ne trouve qu'un polaire à me mettre pour ne pas avoir froid. Le camping accueille des travailleurs polonais qui vont sur des chantiers.
Au repas du soir : œufs, haricots ...
Nous décidons de raccourcir notre voyage, d'éviter Rouen et de remonter vers le nord.

10 JUILLET : Acy-Rousseloy 9h50-17h 6h 80km

Le réveil se fait sous la pluie et le linge n'a pas séché. Le propriétaire nous offre son sèche-linge : on le remplit au mieux, et on récupère nos affaires sèches et chaudes : un luxe !
Puis nous partons : moins de pluie, mais du vent !
Je propose à Dominique de passer la nuit prochaine chez des amis, mais comme il ne les connaît pas, on oublie !
A Senlis, nous découvrons une très belle ville : le cyclotourisme à cela d'intéressant, les découvertes.
Nous nous régalons dans une pizzeria. Festin de rois.
Jean-Luc, du club, comme Roger s’inquiètent de notre périple.
J'ai Roger au téléphone que je rassure et lui demande d'informer les amis cyclos.
Puis, on est confronté aux galères des routes de la région parisienne : on essaie de suivre une piste cyclable, «de Paris à Londres», qui prend la direction de Dieppe, mais elle est mal indiquée, on suit ensuite un axe qui devient vite trop fréquenté, alors on dévie comme on peut par des petites routes, on a l'impression de ne pas avancer, de tourner en rond. Suite à une crevaison, on réalise qu'on se trouve à 5km de mes amis, et ce sans l'avoir fait exprès.
J'appelle Alain, un ami et ancien prof de mes années lycée :
Il se fait une joie de nous recevoir ainsi que sa femme Nicole, elle aussi amie et ancienne prof. Je les remercie encore : nous avons eu droit à l'arrivée en direct du TOUR avec une bonne bière. Nous avons passé une superbe soirée non prévue.

11 JUILLET : Rousseloy-Aumale 9h-20h 7h15 112km

Au départ, prise de photos avec les amis puis Alain nous fait la surprise de nous
prendre en photo en action : on réalise qu'on n'a aucune photo ensemble.
Pour changer, nous avons de la bruine et le vent dans le nez.
Nous suivons une voie cyclable agréable mais nous nous rendons compte à un moment que nous faisons fausse route et que nous redescendons vers le sud. Nous galérons pour trouver la direction de Beauvais. De plus, une nouvelle crevaison.
Vers 14h, nous prenons un repas énergétique : baguette, chocolat, banane, miel.
Puis, c'est crevaison sur crevaison. C'est mon pneu arrière qui me lâche.
Il est presque 19h : je demande à Dominique d'aller à Aumale pour faire des achats pour le soir.
Heureusement, Aumale est dans la vallée, et c'est une  descente de 7km qui nous attend : je finis à pied ou en roulant sur la jante. Je retrouve tout heureux Dominique dans le centre du bourg  mais le camping se trouve en haut d'une belle côte.
Plus de gardien à 20h, pas de jeton pour la douche : c'est la toilette au lavabo. Au repas : poulet rôti, petits pois.
La fatigue ne se fait pas attendre avec l'espoir de trouver un vélociste le lendemain matin.
Il pleut ...

12 JUILLET : Aumale-Calais 8h15-20h 165km

Nous nous levons à 6h, quittons le camping (sans payer) vers 7h.
Un coup de chance : un magasin MBK ouvre à 7h30. Je change de pneu, et achète des chambres à air.
A 9h15, on s'arrête pour prendre un café. Ce qui nous amuse, c'est de voir un gars commander une Leffe brune.
Puis la route est belle, beaucoup de plat, et vent dans le dos.
A Rue, c'est jour de marché et nous pique-niquons de pain, jambon, tomate, camembert.
Puis vers 16h, à Montreuil nous faisons une courte halte et y croisons mon frère.
Après avoir remonté la vallée de la Course, vers 18h, un dernier arrêt à Desvres avec pain et chocolat de Beussent.
Arrivé à Hames-Boucres, je téléphone à Roger qui nous fait la surprise de nous attendre, appareil photo à la main pour immortaliser ce périple.
20H, nos routes se séparent et retournons dans nos logis respectifs, pour voir si les infos parlent de nous.

BILAN

Je me suis rendu compte que je n'ai pas noté les boissons consommées mais la décence sportive me l'interdit.
Au total, nous avons effectué 787 km en 7 jours en se promettant de renouveler l'expérience en espérant meilleure météo.
Pourquoi le titre « ALLEZ » : Dominique m'a fait remarquer que je ponctuais mes phrases par allez, mais je n'y crois pas !


A de prochaines aventures, allez !


  Marc Fabryczny    


Une expérience humaine


Le tour de France cyclo-touristique de Jean Cresson du 25 mai au 8 juillet 1998 

Rêve de jeunesse, enfin réalisé, projet mûri depuis des années: faire le tour de la France en cyclo camping.

L’expérience d’un copain du C.C.Calais (club cyclotouriste Calais) m’a aidé pour trouver le club organisateur : L’U.S.Metro dont le siège est à Paris et qui homologue l’épreuve, nous propose un itinéraire avec 59 lieux obligés de contrôle et un carnet de route à tamponner. Un règlement à l’appui, très strict nous confirme le sérieux de l’engagement. Aucune aide technique d’accompagnement, à effectuer seul ou en groupe, possibilité de départ dans la période du 1er juin au 30 septembre avec deux formules: cyclotouristes en un mois ou cyclo-touristique : deux mois maximum. 

Pour ma part je partais pour 45 jours avec l’espoir de réaliser les 4800 km, en fait, il fallait prévoir les détours pour visiter, les recherches d’un lieu d’hébergement (gîte, camping, amis ou famille...) ou rectifier les erreurs de parcours. Ceci m’a amené à faire 5300 km.

Départ avant la date autorisée le 25 mai, retour le 8 juillet, 10 jours de mauvais temps sur 45 jours, c’est pas trop mal. Mauvais temps particulièrement dans les Vosges, le Grand Ballon monté dans des conditions extrêmes (pluie torrentielles, vent violent, et grêles, froid...) Le début des Alpes également, le Nord Bretagne : les Côtes d’Armor, le mistral sur 200 km dans le midi, on a l’impression de ne pas avancer. Mais à 10 km/heure on finit par arriver au terme de l’étape.

Les 14 cols franchis, un ou deux par jour parfois trois, un tour de pédale à la fois avec un vélo randonneur bien équipé de 45 kg, ça se fait bien en danseuse très souvent avec de fréquents arrêts courts pour boire et relancer, comme arriver au sommet du Galibier qui culmine à 2645 m et se monte depuis Valloires sur plus de 20 km en quatre heures, c’est une joie indescriptible, tellement le spectacle dépasse notre imagination au quotidien. Le col de la Bonette, fermé pour cause d’enneigement, le plus haut d’Europe contourné par trois autres pour arriver à St sauveur s/Tinée, la fin des Alpes. Direction la côte d’Azur par Fréjus sur une route nationale très fréquentée ! c’est pas la joie à vélo, mais il n’y avait pas d’autre solution. En général j’évite ce genre de parcours à cause du manque de sécurité en l’absence de pistes cyclables.

Je n’ai pas particulièrement apprécié la côte d’azur avec ses routes très dangereuses avec une circulation importante, mais j’avais aussi hâte de retrouver la Montagne : Les Pyrénées. J’ai apprécié quand même le spectacle de la Corniche entre Cannes et Fréjus et ses villes richissimes. J’ai traversé la Croisette à Cannes avec du linge qui séchait sur mon porte- bagages. Tant pis pour les yeux des touristes et pour moi...c’est derrière.

Jolies sont donc les Pyrénées, avec surtout un temps agréable et même la canicule qui a sévi en France vers le 20 juin. Ce jour-là j’ai effectué ma plus longue étape de 165 km deux cols, le col de Port et d’Are, et sept bidons d’eau...chaude. Quelle journée, la rencontre de gens cyclo m’accompagnant sur plus de 20 km, et d’autres tout aussi sympathiques ont fait de cette journée l’une des plus belles de mon périple.

Une anecdote à relater parmi beaucoup d’autres notamment : un jeune me double en VTT sur une route avec un vent de face, il me parle, on sympathise, et il s’en va. Quelques kilomètres plus loin, un couple sur le bord de la route m’interpelle : c’est lui et sa copine venus m’encourager et m’apporter boisson et friandises. Ils envisagent d’effectuer le tour d’Europe en vélo et sont très intéressés par mon attirail.Des anecdotes comme celle là, on en a plein la tête et ça vous revient quelques temps après.

Les Pyrénées terminées avec quelques ennuis mécaniques et pneumatiques (rayons cassés trois crevaisons, pneu arrière usé au bout de 3500 km...) je les quitte avec amertume sachant que mon tour était bien entamé, méconnaissant les difficultés auxquelles on reste confronté quand il y a encore prés de 2000 km à parcourir.

Les Landes, Bayonne/Arcachon dans la journée, longue ligne droite dans les pins mais pas aussi plat qu’on le crois. La Gironde, traversée en bac à Verdon pour Royan, deuxième passage en bac après le Grand Rhône en Camargue, ça change du vélo... Accueil à Royan dans un hôtel 3 étoiles, l’hôtelier est originaire du Nord et s’inquiétant de mon hébergement du soir, il était 20 h, juge que les ch’tits se devaient être logés convenablement et gracieusement...C’est un bon souvenir dans un tour de France de 35 nuits sous la toile.

La Charente, Le Morbihan, la Bretagne donc, ça avance, mais grosse déception en Côtes d’Armor, vent de Nord/Est et pluie sur deux jours, conditions exécrables, heureusement mon pancho (pèlerine cycliste) m’a permis de rouler sous la pluie en restant au sec, à part la prise au vent « c’est quand même un confort ».

Les plages du débarquement en Cotentin et Normandie traversées avec émotion et je perçois la fin de mon périple. Je commence à y croire sérieusement.

La date fatidique des 45 jours est elle aussi, proche puisque je suis à Granville le 3 juillet, là un journaliste de Ouest France s’intéresse à mon épreuve, ceci après un repos en chambre d’hôte à Matignon (illustre pour avoir été le lieu d’habitation de l’architecte de la résidence de notre 1er ministre.) Repos au sec indispensable pour repartir en forme vers Caen ou je suis accueilli en famille.Ce sont des étapes de 160 km que je réalise pour terminer le mercredi 8 juillet.

A 14h des copains du club me rejoignent à Wissant et m’accompagnent pour un retour en fanfare après pour ultime épreuve : le Cran d’Escalles.

Je suis content de rentrer, heureux de cette expérience, nullement fatigué, le moral au beau fixe tout au long de ces 45 jours et la santé soignée par une alimentation équilibrée (fruits yaourts, pain, fromage, charcuterie et sucrades régulièrement...pâtes, œufs, et bière de temps en temps, il faut se faire plaisir...)

5kgs de perdu, c’est ce qu’il y avait en trop, rythme régulier, sans essoufflement, de bons rapports de développements: boite de vitesse de 28/28 en plus petit et 52/14 en plus grand, une bonne gestion des ses efforts, des nuits de 5 à 6 heures de sommeil sous la tente, une dizaine de nuits en gîte ou en famille et chez des amis, voilà un programme très accessible à beaucoup et qui peut faire naître des projets.

Les quelques 200 photos à classer, un journal de bord à rédiger, des souvenirs plein la tête, seul pour réussir, à deux c’est plus de risque d’échec, voilà un défi réalisé sans difficulté majeure.

Ma femme a été pendant 45 jours « la boite aux lettres » pour les Enfants et les copains du club qui journellement s’inquiétaient de mon avancée. Je les sentais présents et ça m’encourageait. Je leur dois un grand merci.

Jean, le 25 Août 1998


Jean fournira aimablement le récit complet de son Tour de France si vous en faites la demande par email à cresson-jean@bbox.fr

Le Galibier




La traversée des Pyrénées











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